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Une chance inespérée pour Mark Hominick

« Nous avons dû avoir une sérieuse discussion et faire la part des
choses pendant cette période de façon à ce qu’une fois notre travail
terminé, nous puissions reprendre les choses là où nous les avions
laissées ».   Lorsqu’il a vaincu George Roop le 22 janvier dernier lors
du second événement UFC Fight for the Troops, l’Ontarien Mark Hominick a
ainsi solidifié sa position de premier aspirant au titre de Jose Aldo. 
Sachant que les enjeux étaient grands, il n’a fallu qu’à peine 88
secondes à « The Machine » pour pouvoir conclure ce chapitre et tourner
la page.  En dépit du fait que Roop était un partenaire d’entraînement
et ami, tel un aspirant champion rempli d’ambitions, Hominick a fait son
travail. « Pour être un athlète professionnel, il faut pouvoir vivre
avec le fait que ces choses-là puissent arriver.  Je sentais que j’avais
quelque chose à prouver aux amateurs pour me justifier d’être en
position d’aspirer à la ceinture.  Il fallait que je le fasse »,
explique Hominick.

Pour le Canadien, rien ne sert de tourner le fer dans la plaie en s’attardant davantage au sujet.  Cet affrontement s’est terminé dès la seconde où d’un « knowdown », il a envoyé son confrère au tapis.  Alors que certains parlaient d’une entrée fracassante à l’UFC, ils oubliaient que Hominick avait pourtant fait un premier passage remarqué dans l’Octogone en 2006 à 155 livres, passage au cours duquel il avait cumulé deux victoires consécutives sur les Yves Edward et Jorge Gurgel.

Après avoir effectué un retour difficile chez les poids plume et fait son entrée au sein de la WEC, le Canadien s’incline ensuite à deux reprises par étranglement arrière devant les Rani Yahya et Josh Grispi.  Si son entraînement et sa condition physique n’étaient pas en cause, Hominick avoue toutefois que sa façon de gérer mentalement le fait d’affronter des spécialistes de la soumission l’était.  « Je n’abordais plus le combat avec la même confiance qu’avant.  J’étais dans mes scénarios.  Je pensais à ce que mes adversaires allaient bien pouvoir faire et tentais d’évaluer comment je pourrais me défendre contre ça », commente celui qui est maintenant le premier aspirant légitime à la ceinture de Jose Aldo.  « Puis ça m’a frappé comme une claque en plein visage.  Je dominais tous ces athlètes à l’entraînement alors que je m’entraînais pourtant avec les meilleurs.  J’ai réalisé que si je m’en tenais à mon plan de match et à ce que je savais le mieux faire, que je pourrais venir à bout de n’importe qui.   La clé, c’était de me concentrer sur ce que moi,  je devais faire subir à mes adversaires et non craindre l’inverse ».

Loin de se laisser abattre, Hominick reprend ainsi confiance au fil de ses victoires subséquentes où il cumule deux gains par soumission.  C’est à ce moment qu’il se voit enfin faire face à Yves Jabouin un affrontement attendu depuis des années par les amateurs canadiens d’arts martiaux mixtes.  Il leur aura fallu attendre la venue de la WEC en territoire nordique pour voir ce combat concrétiser.  Lors d’un furieux duel spectaculaire au rythme extrêmement rapide où les infatigables pugilistes échangèrent pratiquement coup pour coup, la supériorité du jeu au sol d’Hominick, considéré jusqu’alors comme sa principale faiblesse, lui vaut la victoire alors qu’il réussit à renverser Jabouin pour ensuite terminer le travail en GnP.  Hominick venait ainsi de se mériter, aux côté de son collègue canadien, le boni du combat de la soirée.  Dès lors, les possibilités d’un combat de championnat commencèrent à s’ébruiter, l’Ontarien en ayant manifesté le désir.   

Hominick dut toutefois remporter une décision partagée sur Leonard Garcia avant de voir les choses prendre forme.  Or, une blessure à la main l’empêchera toutefois par la suite de pouvoir affronter Aldo lors de l’UFC 125 du 1er janvier dernier.   C’est par ailleurs ce qui le mène à accepter d’affronter Roop à l’événement ayant lieu trois semaines plus tard.  Quant à savoir si l’athlète a vécu une certaine frustration de devoir laisser passer cette chance avant même de savoir que finalement, Aldo se blesserait à son tour, Hominick réagit avec le discernement et la maturité digne de son statut de premier aspirant : « Considérant ma période de convalescence, je n’aurais même pas eu deux à trois semaines pour me préparer si j’avais accepté d’affronter Jose Aldo, qui est le meilleur combattant au monde!  Ce n’était pas la bonne chose à faire.  J’ai donc préféré mettre ma fierté et mon égo de côté, prendre un pas de recul et accepter le combat contre Roop.  Je savais que si je performais bien, que je serais en mesure de faire encore mieux le jour prochain ou le titre serait en jeu. »  

« Et puis tout arrive pour une bonne raison ».  Hominick entre maintenant dans une période clé de sa carrière, au moment même où au niveau personnel, il se trouve dans les meilleures dispositions qui soient.  L’athlète de 28 ans et sa conjointe attendent en ce moment la venue de la cigogne, une petite fille, pour le mois de mai 2011. « Je ne crois pas avoir déjà été aussi heureux dans ma vie.  Nous allons, ma conjointe et moi, accueillir notre premier enfant dans les moments qui suivront mon combat de championnat face à celui que je considère comme le meilleur combattant livre pour livre.  Il s’agira non seulement d’un premier affrontement où la ceinture des s de l’UFC sera en jeu, mais en plus, ce sera lors du premier événement d’arts martiaux mixtes de l’histoire de l’Ontario, ma province natale.  Je vois difficilement ce que je pourrais demander de plus ».    

Avec une série de cinq victoires consécutives dont quatre avant la fin du temps réglementaire au chronomètre et une chance pour le titre face à celui qu’il considère comme le meilleur athlète livre pour livre, Hominick a de quoi se réjouir.  « Il m’aura fallu attendre neuf ans, neuf ans de carrière professionnelle à me battre partout sauf chez moi, avant de pouvoir espérer avoir cette opportunité de me produire devant les miens.  J’avais depuis longtemps perdu espoir que cela puisse finir par se produire un jour et puis voilà que ça se concrétise.  Je vais enfin réaliser mon rêve », commente le jeune homme originaire de l’Ontario.  C’est effectivement devant sa foule qu’il fera les frais de la semi-finale de la soirée lors d’un événement historique où plus de 40 000 spectateurs sont attendus afin de célébrer la consolidation de la légalisation des arts martiaux mixtes en Ontario.  

L’athlète possédant une puissante force de frappe pour un poids plume, un sprawl efficace, des coups de pieds bas dévastateurs et un sol décent fera maintenant face à un des meilleurs athlètes de sa génération dans cette catégorie, Jose Aldo.  Ancien champion de kickboxing, celui dont la fiche à l’UFC totalise maintenant 3-0, devrait être parfaitement à son aise le soir du 30 avril.  Les amateurs friands de duels explosifs et spectaculaires en position debout n’ont qu’à bien se tenir.  Pouvant rivaliser avec le champion au chapitre des frappes et de la rapidité, Hominick est aussi reconnu pour être un athlète qui performe davantage sous la pression, par exemple lorsqu’il fait figure de tête d’affiche, en témoignent ses neuf titres acquis/défendus au Canada dans sa jeune carrière.  Il n’hésite d’ailleurs pas affirmer d’un ton fermement convaincu : « J’ai toujours livré mes meilleures performances lorsque j’étais sous pression, comme je l’ai fait lors du combat contre George Roop alors que je savais que ma position de premier aspirant était l’enjeu.    Ce fut la même chose lors mes débuts à l’UFC en 2006 où je devais composer avec le fait que je me battais dans une catégorie de poids plus élevée alors que je ne voulais pas décevoir face à un premier aspirant, que j’ai pourtant vaincu par soumission au second round.  Et ce fut aussi le cas lors de tous les combats de championnat où j’ai livré mes meilleures performances en carrière sous les feux des projecteurs.  Je suis assurément à mon meilleur dans ce genre de situation ».

« Il y a cependant une question qui n’a jamais été amenée sur la table : moi et ce que j’ai à apporter en terme d’habiletés, mon agressivité et la pression que je suis capable de mettre sur un adversaire.  Il s’agit selon moi de choses que Jose Aldo n’a jamais vues lors d’un combat, quelque chose qu’il n’a jamais eu à gérer ».  Plus que jamais confiant en ses moyens, Mark Hominick croit la ceinture à portée de main.  Bien qu’il reconnaisse l’étendue du talent de son prochain adversaire, il demeure persuadé que cela ne lui suffira pas le 30 avril.  « Jusqu’à présent, il a toujours été capable de dicter la voie qu’allaient prendre ses combats, de dominer ses adversaires en position debout, les déborder, les surpasser.  On verra bien comment il réagira à ce que moi je vais apporter dans la cage.   J’ai tout ce qu’il faut pour lui livrer un combat excitant et ce sera amusant de voir comment il va réagir ».  

Si jamais le jeune homme originaire de London devait s’emparer de la ceinture le 30 avril prochain au Rogers Centre lors de ce tout premier événement d’arts martiaux mixtes à être présenté en Ontario, il passera irrémédiablement à l’histoire de la province, lui qui au cours des neuf dernières années a dû s’exiler pour faire carrière.  Reste maintenant à savoir s’il fera mentir la maxime voulant que nul ne soit prophète en son pays puisqu’Aldo pourrait représenter, aux dires de plusieurs, un obstacle quasi insurmontable.  Mais loin d’être impressionnable, Mark Hominick tient à rappeler que lors d’un combat où tout peut arriver, personne n’est imbattable.  « Même Georges St-Pierre a déjà goûté à la défaite vous savez», affirme-t-il candidement avant de poursuivre, « Il y aura toujours quelqu’un qui sera capable de remettre les choses en perspective en démontrant que ces athlètes-là demeurent de simples humains.  Et je crois être celui qui va le faire pour Jose Aldo ».